J'ai commis un article il y a quelques années : L’éducation à l’orientation en tant qu’innovation, publié dans PERSPECTIVES DOCUMENTAIRES EN ÉDUCATION, N° 60 - L'éducation à l'orientation, 2003 (publié en fait en 2005) , INRP.
Mon hypothèse principale était que l’éducation à l’orientation était d’abord une innovation provenant du ministère à la différence d’autres innovations fonctionnant plus sur la forme de la généralisation d’expériences menées sur le terrain. Et en utilisant les modèles de Françoise Cros et surtout de Michel Callon et Bruno Latour, concernant l'innovation, j'ai essayé de repérer les points de difficulté qui ont sans doute empêché la mise en œuvre de l'EAO.
L'article se trouve maintenant sur mon site. Voir dans Documents, la page consacrée à l'éducation à l'orientation.
Les deux points que je voudrais reprendre ici concernent les « acteurs institutionnels ».
Dans une innovation « centrale », c'est-à-dire qui est lancée par le système lui-même, ici le Ministère, il est essentiel que l'innovation soit soutenue par le plus haut niveau de ce système. Pour ce qui concerne l'EAO, les porteurs du centre ne se sont pas manifestés. Quelques années après la publication de la circulaire, une opération de relance a été préparée, le chef de la DESCO de l'époque (Jean-Paul de Gaudemard) s'était impliqué, mais un changement de ministère a éliminé le projet de relance. Le ministre de l'époque n'était pas impliqué.
Aujourd'hui pour ce qui concerne le PDMF, le Ministre lui-même semble s'impliquer. S'il en était ainsi, ce serait d'un bon présage pour la suite de la mise en œuvre.
Mais je pointais une autre question concernant les acteurs institutionnels, je les avais appelés les traducteurs académiques. Qui au niveau du rectorat s'était impliqués dans l'animation académique ? Pour l'EAO, seul les CSAIO s'y étaient tentés. Or ces acteurs sont surtout connus des chefs d'établissement pour les questions d'organisation de l'orientation et de l'affectation, et très peu pour les aspects pédagogiques ou éducatifs. L'entrée établissement n'était donc pas très bonne. Et à ce niveau également le personnage le plus important, le recteur, ne s'était pas impliqué.
Aujourd'hui, un tour sur les sites académiques est bien pauvre. Très peu indiquent le PDMF comme une priorité. Et en tout cas nulle trace des chargés de mission PDMF qui devaient être désignés par les recteurs. Ils le sont peut-être, mais leur publicisation n'est pas faite.
Il y a bien sûr bien d'autres raisons à l'échec de l'EAO, et j'écrirais dessus dans de prochains articles.
Bernard Desclaux, publication originale le 11 mars 2009
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire