dimanche 9 mai 2010

La mission d’information pour l’orientation dans l’EPLE

En 2007, on parlait de la mission d'information pour l'orientation au sein des EPLE, depuis le PDMF a été généralisé, et aujourd'hui on lance le site salvateur http://monorientationenligne.fr .

En 2007, à la suite d'un débat dans lequel j'étais intervenu lors de la formation des nouveaux directeurs de CIO à l'ESEN, j'avais écrit la matière du texte qui suit.

La question de l’information pour l’orientation

Une première réaction à cette question. Ell évoque pour moi nécessairement le modèle rationnel de la décision. C’est un modèle qui suppose, notamment, la liberté du sujet décideur, et qui s’est construit en opposition au modèle majoritaire antérieur de la décision sur l’autre. La décision du/des professionnels sur l’autre (le plus généralement l’enfant, puisque l’orientation professionnelle en France s’est pour l’essentiel développée à partir de la question de l’apprentissage) est fondée notamment sur le savoir sur l’autre. Les tests notamment ont fondé « scientifiquement » ce savoir sur l'autre.

On peut discuter du modèle de l’information totale, et de l’évolution vers le modèle du choix à rationalité limitée. Mais on ne va pas insister ici. Si ce n’est tout de même pour dire que les discours « injonctifs » habituels qui réclament le développement de l’information, supposent en général que l’on est sûr de cette information. On est sûr qu’elle n’est pas sujette à caution, qu’elle correspond bien à une « réelle » réalité, etc. Et on suppose également que le receveur en tirera évidemment « les conclusions qui s’imposent ». Donc d’une certaine manière on n’est pas loin en fait du modèle précédent de l’imposition sur l’autre.

Enfin la plus part du temps lorsque on évoque la nécessité d’une information, il s’agit toujours de l’information sur le « monde » : les formations, les métiers, l’emploi… Or dans le modèle traditionnel d’orientation basée sur la décision, il y a entre autre la question de l’information sur soi. On avait retrouvé le triptyque (métier-formation-soi) dans les circulaires sur l’éducation à l’orientation. Mais ce triptyque disparaît, et il y a en général oubli de cette dimension de l’information. C'est ce que l'on voit dans le PDMF (parcours de découverte des métiers et des formationsi).

Dans le monde scolaire, existe une source traditionnelle de connaissance sur soi. Il s’agit de l’évaluation professorale. En France cette évaluation professorale est très particulière, la notation à la françaiseii. Le système français est plutôt de nature dépréciatif, il est plus basé sur le repérage de l’erreur, de la faute que sur la question de l’acquisition ou du progrès. Ce système lié aux procédures d'orientation développe également le paradoxe enseignantiii (faire réussir tous les élèves et produire des différences justifiant les décisions d’orientation). Ce système est en pleine évolution, notamment par la question du socle, et des objectifs autour de l’acquisition de compétences. Mais cela suppose des modifications très profondes des comportements et d’attitudes.

Bernard Desclaux

ESEN, Poitiers le 15 novembre 2007

Suite à la formation des directeurs de CIO première année 2007

Publié le 14 mai 2010

iApprendre à s'orienter tout au long de la vie : http://eduscol.education.fr/cid46878/le-parcours-decouverte-des-metiers-des-formations.html . Voir également sur ce blog mon papier : Exit l'EAO, bonjour le PDMF http://bdesclaux.jimdo.com/2009/03/07/excit-l-eao-bonjour-le-pdmf/

ii Les acquis des élèves, pierre de touche de la valeur de l'école ? Rapport des IGftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/syst/igen/acquis_des_eleves.pdf

iiiSur ce blog : Développement du paradoxe pragmatique : http://desclaux.blogspot.com/2010/05/developpement-du-paradoxe-pragmatique.html

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire