dimanche 9 mai 2010

Décembre, histoire d'hiver

Que sera le lycée de demain ? Le suspens continue. Le projet de réforme suit le parcours obligé de l’examen. Passage devant les assemblées, instances administratives, hautes autorités prévues par l’organisation compliquée du système éducatif.

Temps long du mûrissement de la loi ; voies buissonnantes de la démocratie.

Dans le présent incertain, inquiet, l’enseignement de l’histoire a réveillé les consciences érudites. Philosophes, sociologues, anthropologues et, bien évidemment, historiens de tous niveaux ont délivré leurs conceptions, confronté leurs savoirs. Querelles d’écoles, de maîtres . Multiplicité des mémoires.

Le débat s’est élargi, par moments, aux finalités du baccalauréat, à son articulation avec l’enseignement supérieur. Questionnement épineux, à peine ébauché, évité.

Pour l’heure, le schéma général doit rester en place. La hiérarchie des séries doit être maintenue. Les vieilles étiquettes doivent durer.

Que deviendraient des scientifiques plus scientifiques, des littéraires autrement sélectionnés ? Quelles perspectives pour les économistes sociaux, les professionnels, les artistes, les techniciens ? Ce dernier groupe actuellement ne retient guère l’attention. Majorité discrète, frustrée peut-être d’avoir dû renoncer aux « filières d’excellence »

L’école française tient à son passé. Elle entend conserver le monopole des enseignements fondamentaux, continuer à classer, à désigner les élites. Ses usagers n’ont plus qu’à s’efforcer d’atteindre l’idéal de perfection indiqué. Parents, élèves, étudiants s’imprègnent peu à peu de la carte scolaire, repèrent les territoires les plus fertiles et tentent de les gagner avec l’espoir d’y prospérer. Parcours des combattants soucieux de ne pas sombrer, d’échapper à l’anonymat, de voir leurs mérites reconnus.

Réussir, être quelqu’un et/ ou être soi, sujets philosophiques qui pourraient faire l’objet de discussions bien avant la classe de terminale.

Monique Ronzeau

première publication en décembre 2009

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