dimanche 9 mai 2010

Ficelle III : Une mauvaise peut en cacher une bonne

Suite des billets débutés http://desclaux.blogspot.com/2010/05/des-ficelles-pour-les-stages-en.html

Réflexions menées à partir notamment du livre de Howard S. Becker : Les ficelles du métier, Comment conduire sa recherche en sciences sociales. La Découverte, 2002.

Au cours des stages d'établissement, il est souvent proposé de changer la situation en supprimant quelque chose qui est considéré par certains comme mauvais, « pas bien… », sans percevoir qu’il existait d’autres fonctions essentielles à cette chose. Sur ce thème Becker cite l’exemple de ce qui s’en est suivi en certains lieux de l’application du mouvement anti-psychiatrique.

Le mouvement anti-psychiatrique

« Si les malades mentaux sont maltraités, si les soi-disant traitements qu’ils reçoivent à l’hôpital ne les aident en aucune manière, si nous constatons que l’hôpital les prive des droits et de la dignité les plus élémentaires, alors la conclusion semble évidente : il faut les faire sortir de l’hôpital. Les impressionnantes analyses de Goffman [196l], Foucault [1965] et Szasz [1961] sur la maladie mentale et l’hospitalisation nous ont clairement fait voir tout cela.

Ce que ces analyses laissaient de côté, c’était la question de savoir où ces patients iraient une fois sortis de l’hôpital. Une fois fermé l’hôpital public de la région de Napa, où sont allés tous ces gens qui y avaient été injustement incarcérés (car je pense que Goffman, Foucault et Szasz avaient raison sur ce point) ? » p. 74

La méthodologie d’attention à développer en de telles circonstances

Se poser la question :

« Et si ça ne se passe plus comme ça se passe aujourd’hui, comment ça se passera demain ? ».

Ou encore autrement,

se dire que l’absence d’une action « mauvaise » ne crée pas nécessairement une « bonne » situation.

Bernard Desclaux, publié le 10 avril 2010

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire