Admettons que les nouveaux programmes du lycée soient stabilisés et acceptés par les organisations syndicales et les enseignants. L’efficience de la réforme du Lycée dépendra de ce qui s’engagera dans chaque lycée de France.
En effet, la réforme repose à la fois sur la définition nationale du cadre, l’organisation scolaire et les programmes, mais également sur des décisions locales de fonctionnement propre à chaque établissement :
- Les modalités concrètes de l’organisation de l’accompagnement personnalisé ;
- L’offre locale des enseignements d’exploration ;
- Le choix de favoriser le passage en 1ère ( ou de maintenir le redoublement comme solution première de remédiation) et par conséquznt l’organisation ou non des dispositifs de remise à niveaux ;
- L’acceptation du principe, positif, de réorientation au cours du deuxième cycle, et l’organisation effective des stages de réorientation ;
- La construction des classes en évitant le regroupement par enseignent d’exploration qui conduirait à un maintien déguisé des fillières (situation qui se perpétue depuis la création en 1981 de la seconde de détermination).
Et faut-il évoquer l’article 34 de la loi de 2005 sur le pouvoir local d’innover, si peu utilisé à ce jour.
Toutes ces modifications dépendent tout d’abord du bon fonctionnement du Conseil pédagogique créé par la loi de 2005. D’un côté cela suppose que les enseignants, pour son fonctionnement, sortent de la logique syndicale pour appliquer une logique professionnelle, collective et démocratique. Mais d’un autre côté, pour ce faire, le chef d’établissement devra développer des compétences de manager et devra tenir compte des propositions du Conseil pédagogique.
La réforme dépendra de profonds changements dans le mode de fopnctionnement de l’établissement, de chaque établissement. Ceci nécessitera un accompagnement à la fois suffisamment souple et encadrant des établissements de la part des hiérarchies intermédiaires (IA et rectorat), mais également des changements de fonctions des corps d’inspection qui devront développer des compétences de conseil en pilotage, dégagés de la logique disciplinaire, tout en restant eux-même disciplinaires.
Enfin, cette réforme remet en cause une partie des représentations professionnelles des différents professionnels de l’éducation nationale. En particulier, la centration de la profession enseignante sur … l’enseignement de la discipline, est en partie touchée par l’implication de tous les enseignants dans l’accompagnement personnalisé.
Reste que l’atteinte des objectifs quantitatifs des 80% nuveau du bac (aujourd’hui 64% depuis 10 ans) et 50% de diplômés de l’enseignement supérieur (35% aujourd’hui), ne dépend pas uniquement des lycées généraux et technologiques, mais également des lycées professionnels, et peut-être surtout d’un nouveau fonctionnement du collège permettant une reprise de l’augmentation des taux de passage en seconde GT, bloquée depuis une dizaine d’années, et bloquant ainsi le taux d’accès au bac.
Bernard Desclaux, publié le 29 mars 2010
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