Au cours du séminaire "Apprendre à s'orienter tout au long de la vie" (15 et 16 octobre 2009) organisé par la DGESCOi, il a été rappelé que le développement des démarches éducatives concernant l'orientation, engagée par l'EN ( dont le PDMF), la réforme de la voir professionnelle, et celle des lycées annoncée par notre Président de la république, lui-même, que tout cela s'inscrit dans les préoccupations européennes démarrées en 2000 à Lisbonne.
Mais l'orientation, en tant que problème européen est l'orientation des adultes. L'adéquation mythique entre la formation initiale et l'emploi, à vie, ne tient plus. Et c'est maintenant le discours du changement professionnel, plusieurs fois répété au cours de la vie, qui se tient aujourd'hui.
C'est donc au nom de cette difficulté des adultes européens, que les états sont invités à mettre en place des démarches éducatives en orientation auprès des élèves pour les préparer à cette nouvelle manière d'être opérationnel dans leur vie d'adulte.
Le problème français de cette démarche vient de notre histoire. L'orientation en France à la fin du XIXe siècle et début du XXe s'est posée du côté de l'enfant (l'entrée en apprentissage). L'orientation était une affare politique et une "action sur autrui" comme le dirait F. Dubet, pour le mettre dans la meilleure "case". Nous sommes aujourd'hui toujorus dans cette conception avec nos procédures d'orientation. Il y a bien longtemps que les conseiller ne décident plus. Aujourd'hui, c'est une combinaison de l'évaluation et du jugement professoral, des décisions prises par les chefs d'établissement, et des ... calculs de nos sacrées machines qui permettent ainsi une dissolution de la responsabilité humaine.
L'enseignant français a la particularité d'enseigner à "ses" élèves et de les évaluer par une évaluation somative.
Il doit également faire réussir tout le monde, mais il doit également hiérarchiser son petit monde, ceci ayant des conséquences sur le parcours scolaire de l'élève dans le système.
On voudrait qu'il soit également éducateur en orientation, capable de permettre le développement des compétences en ce domaine. C'est l'enfoncer encore plus dans son paradoxe pragmatique.
C'est supposer que l'élève soit capable d'identifier dans quel type de relation il est, en enseignement ou en éducation ?
Ce silence sur la disparition de nos procédures est inquiétant. Car soit elles ne disparaissent pas, et les acteurs seront plongés dans le paradoxe pragmatique, soit elles vont disparaître, mais sans préparation longue des esprits.
On ne transforme pas du jour au lendemain une forme pédagogique aussi installée dans le temps.
Bernard Desclaux, publié à l'origine le 15 octobre 2009
iVous trouverez les documents produits, cr des ateliers et les conférences à cette adresse http://eduscol.education.fr/pid23831/colloque-orientation-2009.html
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