dimanche 9 mai 2010

Le système d'orientation doit être plus progressif et réversible

C'est ce que déclarait Luc Chatel, d'après une dépêche du mercredi 9 septembre 2009. Quelques commentaires s'imposent.

De quoi s'agit-il ?

« Le système d'orientation des élèves français doit être rendu "plus progressif et surtout plus réversible", a déclaré mercredi le ministre de l'Education Luc Chatel en visitant une plateforme régionale d'orientation en ligne mise en place dans l'académie d'Amiens.

"Aujourd'hui, avec le système que nous avons en France, à 14 ans, on vous oriente pour la vie sans que vous ayez la possibilité de revenir en arrière, et sans que les jeunes ne soient véritablement acteurs de leur projet d'orientation", s'est insurgé M. Chatel, en rappelant que 120.000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans diplôme.

"Il faut arrêter de mentir aux jeunes en les laissant s'inscrire dans des filières où il n'y a pas de débouchés. C'est pourquoi les systèmes d'information en matière d'orientation doivent être modernisés", a-t-il souligné.

A ce titre, il a salué la mise en place d'une plateforme d'orientation en ligne depuis mars dans l'académie d'Amiens.

Ce système de plateforme multimédia (www.monorientationenligne.fr ) permet aux élèves et à leurs parents d'obtenir sur internet ou par téléphone des renseignements sur l'orientation scolaire et professionnelle, et de discuter directement avec des conseillers via un système de messagerie instantanée.

Le service a déjà reçu 60.000 visites depuis mars, avec des taux de satisfaction de 98% pour ce qui concerne les demandes par mail, a indiqué la responsable de la plateforme d'orientation d'Amiens.

Ce système "est une première au niveau national. Il va être progressivement généralisé à l'ensemble du territoire au cours de l'année scolaire", a indiqué Luc Chatel, précisant que 6 plateformes seront mises en place d'ici décembre.

"C'est le service de l'orientation du futur, il apporte une réponse moderne et interactive aux questions que se posent les jeunes, en se plaçant du point de vue de l'élève", s'est félicité le ministre. »

Quelques remarques nécessaires

« On vous oriente pour la vie ». Non monsieur Chatel, ce n'est pas un « on » indéfini et indéfinissable qui oriente ! C'est le chef d'établissement, représentant de l'état, qui formule la proposition d'orientation, et à la suite du recours des parents, c'est lui qui prend la décision d'orientation. C'est également un chef d'établissement, représentant l'inspecteur académique, lui-même représentant l'état, qui signe la décision de la commission d'appel. Il n'y a aucun « on » dans ces processus.

« Il faut arrêter de mentir aux jeunes en les laissant s'inscrire dans des filières où il n'y a pas de débouchés. »

Comme si l'inscription générait des filières sans débouchés ! Et la carte des formations, co-produite par l'état et les régions ? Et les procédures d'affectation, qui les a créés ? Celles-ci commencent à être encore timidement remise en cause par les associations de parents. C'est une nouveauté ! Il faut dire qu'elles commencent à avoir des effets sur les élèves des LGT, alors les classes moyennes et supérieures râlent. Avant il n'y avait que les élèves du professionnel qui en pâtissaient.

Alors avoir après la phrase

« C'est pourquoi les systèmes d'information en matière d'orientation doivent être modernisés »

est renversant. Mais c'est vrai que l'on retrouve là le vieux thème « il suffit d'être bien informer pour bien décider ».

Et pour terminer, on trouve encore dans la bouche du ministre la confusion entre information et conseil.

On pourra se reporter à l'un de mes posts dans lequel je présente la conception ternaire de l'orientation.

Publié à l'origine le 10 septembre 2009

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